Irrigation efficace dans le Haut Atlas : elle est essentielle pour améliorer les récoltes, renforcer les moyens de subsistance et protéger les bassins versants face aux défis liés à l’eau. Les problèmes chroniques de gestion de l’eau dans de nombreuses communautés du Haut Atlas ont des impacts considérables : ils limitent fortement la production agricole, contribuant à la pauvreté, aux inégalités et à la migration économique. En réduisant la disponibilité de l’eau pour les zones écologiques vulnérables entourant les communautés, la mauvaise gestion de l’eau agricole accentue également la pression sur l’écosystème local, déjà fragilisé par la surexploitation des espèces végétales précieuses, le surpâturage et le changement climatique. Les printemps et étés de plus en plus secs aggravent ce problème, car l’eau pour ces systèmes d’irrigation provient à la fois des précipitations et des cours d’eau environnants. Cette inefficacité affecte donc aussi l’écosystème fragile environnant, dépendant de flux d’eau suffisants. La mise en œuvre de projets d’irrigation efficaces pour les parcelles de petits exploitants et les pépinières communautaires, où des espèces économiquement et écologiquement importantes sont cultivées pour la vente et le reboisement, a permis de traiter trois éléments interconnectés : mauvaise gestion de l’eau, pauvreté et érosion écologique.

Le problème principal abordé par ce projet, mis en œuvre par RESING en partenariat avec MBLA, est l’inefficacité de l’irrigation, particulièrement dans les pépinières communautaires et les parcelles de petits exploitants. D’importantes fuites et pertes d’eau proviennent des canaux d’irrigation (seguia) et des bassins de collecte en terre mal entretenus, réduisant le rendement agricole. Le projet a réhabilité environ 1,7 km de seguias dans les communes d’Imegdal et d’Ait M’Hamed et a construit un bassin de stockage de 400 m³ à Imegdal, bénéficiant à près de 180 familles.
Grâce au projet, la pépinière communautaire d’Imegdal fonctionne désormais avec un système d’irrigation goutte-à-goutte à la pointe de la technologie, assurant l’irrigation tout au long de l’année. Plus de 2000 plantes aromatiques et médicinales ont été distribuées aux petits exploitants locaux. Les connaissances et compétences des petits exploitants ont été renforcées grâce à des formations sur l’économie de l’eau, les techniques d’irrigation, la post-récolte communautaire, la valorisation et la commercialisation de leurs produits.


Les infrastructures mises en place par le projet à Imegdal et Ait M’Hamed assureront une irrigation plus efficace et des saisons plus longues, augmentant les rendements et les revenus des petits exploitants grâce à la culture et la vente de plantes médicinales et aromatiques de grande valeur. Si le projet est reproduit dans les communautés environnantes, les populations de ces plantes à l’état sauvage deviendront plus abondantes grâce au reboisement et à l’augmentation des flux d’eau, permettant ainsi une récolte durable.
Le financement RAIN a également permis la création d’un jardin de permaculture et d’un système d’irrigation moderne au centre de formation Dar Taliba pour filles pensionnaires dans la vallée de l’Ourika. Ce jardin intégré comprend une pépinière d’espèces locales présentant des plantes médicinales et aromatiques. La pépinière a été établie en collaboration avec une association locale et trois communes environnantes, qui bénéficient des plantes cultivées et des formations. Dans ce cadre, les partenaires ont formé un groupe d’étudiantes à la gestion de la pépinière, de l’irrigation et aux techniques de permaculture. Les filles de Dar Taliba ont ainsi acquis des compétences pour améliorer leurs perspectives économiques et appliquer des techniques agricoles et d’irrigation plus écologiques dans leurs communautés d’origine.







